aql / hiv+ / muckrackers - paradise now

project name:

aql
hiv+
muckrackers

album name:

paradise now

label:

divine comedy records

year:

2006

LABEL

aql - paradise four


hiv+ vs. muckrackers - BP



Fabrice Billard, encore une fois, au péril de sa vie, nous présente le fruit de ses safaris dans les zones interdites de la société. Le précédent rapport, Univers carcéral, concernait la Zone Nord de Marseille, une de ces innombrables banlieues qui entourent nos grandes villes et que l'on tente d'oublier autant que faire se peut. Il nous montrait à voir ce qu'on cache : un parcage (in)humain, un stock de main d'oeuvre nécessaire à la garantie de la flexibilité du travail, indispensable au maintien du niveau de vie à celui dit de "reproduction" (© Malthus) et qui a su s'adapter, la plupart du temps, à son environnement.

Cette fois, Paradise Now s'intéresse aux raffineries de pétrole qui errent dans des zones inaccessibles, protégées par des barbelés, gardées comme des forteresses. Ces monstres de béton et de métal, dont les cheminées tentaculaires déchirent l'horizon, nous paressent étrangers, presque extra-terrestres. Mais les choses étant ce qu'elles sont, les deux mondes invisibles tendent à se rencontrer, faute de place.

Le style et les couleurs rouille sont toujours là. Couleur d'un sang coagulé commun. Celui que fait couler notre économie. Car pour sauvegarder notre mode de vie, il faut tuer, piller et réduire en esclavage les vaincus. C'est ce que cache la beauté morbide. C'est ce qu'arrive à injecter l'objectif de Fabrice : de la politique dans le cliché.

Paradise now, Apocalypse tomorrow ...

La beauté malsaine de ces sculptures industrielles est admirablement illustrée par AQL, qui s'introduit par un morceau dark-folk du meilleur aloi (même si les sonorités de certains instruments souffrent légèrement d'un manque de réalisme, la composition est inspirée). S'ensuit un indus tribal, presque primal, qui laisse la place à des nuances atmosphériques contemplatives ... une ode à la nature investie par l'industrie en quelque sorte. Quelques micro incongruités sont dispensées çà et là comme pour nous extirper joyeusement du rêve (intéressant).

HIV+ (déjà tributaire du premier recueil) et son versus Muckrackers opèrent la transition avec tact et finesse, de telle sorte que ce split CD n'en paraît pas un. Et la seconde lecture du travail de Fabrice peut commencer. Un indus révolté, rageur, vindicatif comme une nuée d'alter-mondialistes partis à l'assaut des murs d'enceintes des raffineries. Chaque morceau porte le nom d'une compagnie pétrolière. HIV+ vs. Muckrackers accusent, et la dénonciation ne nous épargne pas. Le produit final ne termine-t-il pas dans nos réservoirs. Ne nous plaignons-nous pas sans cesse des hausses de prix. Avons-nous le droit de nous révolter contre W quand nous continuons à profiter de sa « politique énergétique » ? Malheureusement, je ne comprend pas l'espagnol des scansions (© Giscard le Survivant) proférées par Havoc (aka. HIV+) sur Exxon, mais les trois minutes du son monocorde et désagréable par lesquelles fini Bp me font réagir. Je veux dire, au sens physique du terme. Sauter sur la télécommande et zapper. Fermer les yeux/oreilles quand ça dérange.

C'est ce que l'on fait toujours, quand on regarde le JT, qu'on voit la misère sur laquelle on s'enrichit. On oublie arrivés au dessert et on se mate un bon film. Mais votre serviteur, lui, a donné de sa personne. J'ai pris mon courage à deux mains, et me suis infligé l'insupportable. C'est ainsi que je peux vous rapporter que le son aigu change de fréquence à un moment donné. C'est ainsi que je peux affirmer que Paradise Now est tout aussi beau que politique.

Pendant que je vous parle, Fabrice est certainement reparti en safari. Son objectif en quête d'écosystèmes aussi méconnus qu'hostiles. Un jour peut-être retrouverons-nous un Canon gisant dans un caniveau auprès du célèbre bonnet. Et d'effrayantes épreuves constitueraient le dernier panneau posthume d'un triptyque unique. Aaaaaah, la nature est cruelle !

Fabrice Billard, once again, at the risk of his life, presents us with the fruit of his safaris in the forbidden zones of society. The previous report, Univers carcéral, concerned the Northern Zone of Marseilles, one of the countless suburbs that surround our major cities and that we try to forget as much as possible. It showed us to see what we are hiding: (in)human parking, a stock of labour necessary to guarantee the flexibility of work, indispensable to maintain the so-called "reproduction" standard of living (© Malthus) and which has been able to adapt, most of the time, to its environment.

This time, Paradise Now focuses on oil refineries that wander in inaccessible areas, protected by barbed wire, guarded like fortresses. These monsters of concrete and metal, whose sprawling chimneys tear at the horizon, make us feel alien, almost extraterrestrial. But things being what they are, the two invisible worlds tend to meet for lack of space.

The rusty style and colours are still there. Colour of a common clotted blood. The one our economy is running on. For to safeguard our way of life, we must kill, pillage and enslave the vanquished. That's what morbid beauty hides. That's what Fabrice's objective manages to inject: politics into the cliché.

Paradise now, Apocalypse tomorrow ...

The unhealthy beauty of these industrial sculptures is admirably illustrated by AQL, who introduces himself with a dark-folk piece of the best (even if the sonorities of some instruments suffer slightly from a lack of realism, the composition is inspired). This is followed by a tribal, almost primal indus, which gives way to contemplative atmospheric nuances... an ode to nature invested by the industry in a way. Some micro incongruities are dispensed here and there as if to joyfully extricate us from the (interesting) dream.

HIV+ (already dependent on the first collection) and its versus Muckrackers make the transition with tact and finesse, so that this split CD doesn't look like one. And the second reading of Fabrice's work can begin. A revolted, angry, vindictive industrialist, like a swarm of alter-globalists storming the walls of refineries. Each piece bears the name of an oil company. HIV+ vs. Muckrackers accuse, and denunciation doesn't spare us. Doesn't the final product end up in our tanks. Don't we constantly complain about price hikes. Do we have the right to revolt against W when we continue to profit from its "energy policy"? Unfortunately, I don't understand the Spanish of the scans (© Giscard the Survivor) made by Havoc (aka. HIV+) on Exxon, but the three minutes of the monotonous and unpleasant sound by which Bp ends up makes me react. I mean, in the physical sense of the word. Jump on the remote and zap. Closing my eyes/ears when it bothers me.

That's what we always do when we watch the news,see the misery we're getting rich off of. Forget about dessert and watch a good movie. But yours truly has given of himself. I took my courage in both hands, and inflicted the unbearable on myself. That's how I can report that the high-pitched sound changes frequency at some point. That is how I can say that Paradise Now is as beautiful as it is political.

While I am talking to you, Fabrice has certainly gone on safari again. His goal in search of ecosystems as unknown as they are hostile. Perhaps one day we will find a Canon lying in a gutter next to the famous cap. And frightening ordeals would constitute the last posthumous panel of a unique triptych. Aaaaaah, nature is cruel!

Deepl translation

Fabrice Billard, una vez más, atroriesgando su vida, nos presenta el fruto de sus safaris en las zonas prohibidas de la sociedad. El informe anterior, Univers carcéral, se refería a la Zona Norte de Marsella, uno de los innumerables suburbios que rodean nuestras grandes ciudades y que tratamos de olvidar lo más posible. Nos mostró para ver lo que estamos escondiendo: el (in)estacionamiento humano, una reserva de mano de obra necesaria para garantizar la flexibilidad del trabajo, indispensable para mantener el llamado nivel de vida de "reproducción" (© Malthus) y que ha sido capaz de adaptarse, la mayoría de las veces, a su entorno.

Esta vez, Paradise Now se centra en las refinerías de petróleo que deambulan por zonas inaccesibles, protegidas por alambre de púas, custodiadas como fortalezas. Estos monstruos de hormigón y metal, cuyas chimeneas se desgarran en el horizonte, nos hacen sentir extraños, casi extraterrestres. Pero siendo las cosas como son, los dos mundos invisibles tienden a encontrarse por falta de espacio.

El estilo y los colores oxidados siguen ahí. El color de la sangre coagulada común. El que nuestra economía está funcionando. Para salvaguardar nuestra forma de vida, debemos matar, saquear y esclavizar a los vencidos. Eso es lo que esconde la belleza morbosa. Eso es lo que el objetivo de Fabrice logra inyectar: la política en el cliché.

El paraíso ahora, el Apocalipsis mañana...

La insalubre belleza de estas esculturas industriales está admirablemente ilustrada por AQL, que se presenta con una pieza oscura de lo mejor (aunque las sonoridades de algunos instrumentos sufren un poco de falta de realismo, la composición está inspirada). A esto le sigue un indus tribal, casi primitivo, que da paso a matices atmosféricos contemplativos... una oda a la naturaleza invertida por la industria en cierto modo. Algunas micro incongruencias se dispensan aquí y allá como para sacarnos alegremente del (interesante) sueño.

HIV+ (ya dependiente de la primera colección) y sus versus Muckrackers hacen la transición con tacto y delicadeza, para que este CD dividido no se parezca a uno. Y la segunda lectura del trabajo de Fabrice puede comenzar. Un industrial rebelde, furioso y vengativo, como un enjambre de altermundistas que asalta los muros de las refinerías. Cada pieza lleva el nombre de una compañía petrolera. VIH+ vs. Muckrackers acusan, y la denuncia no nos ahorra. ¿El producto final no termina en nuestros tanques? ¿No nos quejamos constantemente de los aumentos de precios. ¿Tenemos derecho a rebelarnos contra W cuando seguimos beneficiándonos de su "política energética"? Desafortunadamente, no entiendo el español de los escáneres (© Giscard the Survivor) hechos por Havoc (aka. HIV+) en Exxon, pero los tres minutos del monótono y desagradable sonido por el que Bp termina me hace reaccionar. Quiero decir, en el sentido físico de la palabra. Salta al control remoto y haz zapping. Cerrar mis ojos/ojos cuando me molesta.

Eso es lo que siempre hacemos cuando vemos las noticias, vemos la miseria de la que nos hacemos ricos. Olvídate del postre y mira una buena película. Pero su servidor se ha entregado a sí mismo. Tomé mi coraje en ambas manos, y me infligí lo insoportable a mí mismo. Así es como puedo informar que el sonido agudo cambia de frecuencia en algún momento. Así es como puedo decir que "Paradise Now" es tan bello como político.

Mientras te hablo, Fabrice ha vuelto a ir de safari. Su objetivo en la búsqueda de ecosistemas tan desconocidos como hostiles. Tal vez algún día encontremos un canónigo tirado en una cuneta junto a la famosa gorra. Y las terribles pruebas constituirían el último panel póstumo de un tríptico único. ¡Aaaaaah, la naturaleza es cruel!

Traducción Deepl

Fabrice Billard, ancora una volta, a rischio della sua vita, ci presenta i frutti dei suoi safari nelle zone proibite della società. Il precedente rapporto, Univers carcéral, riguardava la Zona Nord di Marsiglia, una delle innumerevoli periferie che circondano le nostre grandi città e che cerchiamo di dimenticare il più possibile. Ci ha fatto vedere cosa nascondiamo: il (in)parcheggio umano, una riserva di manodopera necessaria a garantire la flessibilità del lavoro, indispensabile per mantenere il cosiddetto standard di vita "riproduttivo" (© Malthus) e che ha saputo adattarsi, il più delle volte, al suo ambiente.

Questa volta, Paradise Now si concentra sulle raffinerie di petrolio che vagano in zone inaccessibili, protette da filo spinato, custodite come fortezze. Questi mostri di cemento e metallo, le cui tentacolari ciminiere si strappano all'orizzonte, ci fanno sentire alieni, quasi extraterrestri. Ma essendo le cose come sono, i due mondi invisibili tendono ad incontrarsi per mancanza di spazio.

Lo stile e i colori arrugginiti sono ancora presenti. Colore di un comune sangue coagulato. Quello su cui sta girando la nostra economia. Perché per salvaguardare il nostro stile di vita, dobbiamo uccidere, saccheggiare e rendere schiavi i vinti. Ecco cosa nasconde la bellezza morbosa. Questo è ciò che l'obiettivo di Fabrice riesce ad iniettare: la politica nel cliché.

Paradiso ora, Apocalisse domani ...

La malsana bellezza di queste sculture industriali è mirabilmente illustrata da AQL, che si presenta con un pezzo dark-folk del migliore (anche se le sonorità di alcuni strumenti soffrono un po' di mancanza di realismo, la composizione è ispirata). Segue un indus tribale, quasi primordiale, che lascia il posto a sfumature atmosferiche contemplative... un'ode alla natura investita in un certo senso dall'industria. Alcune micro incongruenze vengono dispensate qua e là come per liberarci con gioia dal sogno (interessante).

HIV+ (già dipendente dalla prima collezione) e i suoi contro Muckrackers fanno il passaggio con tatto e finezza, in modo che questo CD diviso non sembri uno solo. E può iniziare la seconda lettura del lavoro di Fabrice. Un industriale rivoltoso, arrabbiato, vendicativo, come uno sciame di alter-globalisti che prendono d'assalto le mura delle raffinerie. Ogni pezzo porta il nome di una compagnia petrolifera. HIV+ vs Muckrackers accusano, e la denuncia non ci risparmia. Il prodotto finale non finisce nei nostri serbatoi. Non ci lamentiamo continuamente dell'aumento dei prezzi? Abbiamo il diritto di rivoltarci contro W quando continuiamo a trarre profitto dalla sua "politica energetica"? Purtroppo non capisco lo spagnolo delle scansioni (© Giscard the Survivor) fatte da Havoc (aka. HIV+) su Exxon, ma i tre minuti del suono monotono e sgradevole con cui finisce Bp mi fanno reagire. Voglio dire, nel senso fisico del termine. Salta sul telecomando e fai zap. Chiudo gli occhi e le orecchie quando mi dà fastidio.

È quello che facciamo sempre quando guardiamo il telegiornale, vediamo la miseria di cui ci stiamo arricchendo. Dimenticate il dolce e guardate un bel film. Ma il sottoscritto ha dato di sé. Ho preso il coraggio in entrambe le mani e mi sono inflitto l'insopportabile. Ecco come posso riferire che il suono acuto cambia frequenza ad un certo punto. Così posso dire che Paradise Now è tanto bello quanto politico.

Mentre vi parlo, Fabrice è sicuramente tornato a fare un safari. Il suo obiettivo alla ricerca di ecosistemi tanto sconosciuti quanto ostili. Forse un giorno troveremo un Canone sdraiato in una grondaia accanto al famoso berretto. E spaventosi calvari costituirebbero l'ultimo pannello postumo di un trittico unico nel suo genere. Aaaaaaaah, la natura è crudele!

Traduzione Deepl

FSF

yann turrini
pedro peñas robles
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